Amandine Musseau
Semaine du Goût
La Semaine du Goût se déroule partout en France.
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- La vue :
Elle intervient surtout avant de manger et donne plus ou moins envie de manger l’aliment en question.
Elle nous évite aussi de nous intoxiquer avec des aliments à l’aspect avarié, mais peut nous induire en erreur aussi, donnant une idée du goût de l’aliment qui n’est pas confirmée à la dégustation.
Le marketing l'a bien compris et les publicités nous présentent souvent les aliments sous une forme particulièrement appétissante.
Un aliment bien présenté stimule nos sens et participe au plaisir alimentaire et donc à la satisfaction des sens, c'est une piste à explorer pour inciter les enfants à goûter.
Il est très important de ne pas s’en tenir au goût qu’on imagine en fonction de l’aspect de l’aliment, et de vérifier avec attention par les autres sens si l’aliment tient ses promesses.
Conclusion: Prenez quelques instants pour bien présenter votre assiette avant de passer à table, essayez au moins le weekend ;)
Assurez-vous que chaque repas soit constitué d’aliments de couleurs et de formes variées.
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- L'odorat:
C'est l'un des 5 sens qui entre en jeu dans la prise alimentaire.
Les odeurs sont perçues par la cavité nasale. Lors de la mastication, des particules alimentaires volatiles s’élèvent dans les fosses nasales et permettent de mieux percevoir la saveur des aliments avant et pendant la dégustation (arômes).
On appelle flaveur l’ensemble goût + arôme.
La perception de la flaveur s’estompe après 4 à 5 bouchées, par conséquent, les premières bouchées sont donc à déguster!
On peut se rendre compte de la différence entre ce qui est perçu par la bouche et ce qui est perçu par le nez en se pinçant le nez puis en relâchant pendant la dégustation, c'est aussi ce qui se passe quand on a le nez bouché...
Le lobe olfactif dans le cerveau est intimement lié aux centres émotionnels. Les arômes nous renvoient toujours à notre histoire et ne sont jamais neutres. C’est le phénomène de la fameuse madeleine de Proust. Parfois les arômes des aliments nous rendent tristes si les souvenirs qui y sont attachés le sont ou heureux si les souvenirs le sont ;) Il s’agit de se rendre compte de cet effet pour ne pas manger exagérément en vue de chasser cette tristesse.
Conclusion: Prenez le temps de sentir votre assiette et appréciez les premières bouchées!!
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- Le goût:
Les goûts ne se discutent pas: en fonction des papilles de chacun, tel pamplemousse, qui pour l’un paraît très amer, peut paraître surtout acide pour l’autre.
On ne peut donc pas dire qu’un aliment est bon ou mauvais mais seulement qu’il plaît à telle ou telle personne.
A la naissance et pendant l’enfance, nous avons tous un penchant plus ou moins prononcé pour le sucré. Ce goût reste pour la plupart d’entre nous source de plaisir et de réconfort tout au long de la vie, même si nous l’apprécions à des intensités différentes.
Les goûts évoluent au cours des années, un aliment que l'on n'aime pas pourrait être apprécié d'ici quelques mois, années....
Conclusion: Toujours goûter les aliments, car le goût d'un aliment change aussi en fonction de sa préparation (haricots verts chaud / haricots verts vinaigrette)
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- Le toucher :
Le toucher participe notre perception d’un aliment.
Les aliments, lorsqu'ils sont mis en bouche, sont perçus comme durs, mous, rugueux, râpeux, moelleux, piquants, onctueux....
De plus, lorsqu'on garde suffisamment en bouche, leur texture se modifie: la croûte du pain se ramollit, le chocolat, dur au départ, devient liquide...
Le côté croustillant ou ramolli d’un biscuit est important pour notre plaisir gustatif.
La température et la texture des aliments peuvent modifier la perception du goût en accentuant ou atténuant les saveurs.
Pour percevoir ces subtilités, il convient de faire travailler ses dents et sa langue, de garder les aliments en bouche un temps suffisant. Essayez de décrire dans tous les détails un aliment que vous aimez pour vous rendre compte combien la texture est importante dans votre acceptation ou dans le rejet de cet aliment.
Conclusion: la mastication en plus de participer au processus de rassasiement intervient également dans le plaisir de manger!
À chaque repas, il est donc important d'avoir des aliments à texture variée.
- L’ouïe :
L’ouïe intervient à la fois pour entendre les bruits de croquant en mangeant, et les bruits environnants. Si on mange dans un environnement très bruyant, on perçoit bien moins les goûts et on a bien moins de plaisir gustatif, ce qui conduit souvent à des prises alimentaires exagérées.
Les sons que font les aliments lors de la préparation et de la mastication façonnent ou éveillent des souvenirs et des goûts dans la mémoire des enfants.
Conclusion: Essayez de manger dans le calme le plus possible.
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Conclusion:
Vous l'aurez compris: se nourrir ne relève pas seulement de la prise alimentaire, cela prend en compte les sens mais également notre état émotionnel et bien d'autres choses. C'est pour cela que manger équilibré n'est pas si simple, car l'acte alimentaire peut prendre une toute autre dimension en fonction des individus mais également du contexte.
Je prend en compte ses nombreux facteurs dans mes prises en soin. Vous êtes unique!
Amandine MUSSEAU - Diététicienne Nutritionniste - ©
Sources:
(1): http://www.legout.com/programme/
(2)(3)(4)(5): https://pixabay.com/fr/