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Amandine Musseau

L’Huile de Coco : Entre Mythes et Réalité

Depuis quelques années, l’huile de coco est partout : dans les cuisines, les cosmétiques et même les recommandations diététiques. Souvent présentée comme un "superaliment" aux multiples bienfaits, elle est pourtant loin de faire l’unanimité chez les professionnels de la santé. Alors, qu’en est-il vraiment ? Explorons sa composition, ses effets sur la santé et son impact environnemental, sans oublier de nuancer certains mythes qui l’entourent.



La composition de l'huile de coco

La composition de l'huile de coco

L’huile de coco est composée principalement de graisses saturées, à plus de 90 %. L’un des acides gras les plus présents est l'acide laurique, qui représente environ 50 % de la composition totale de cette huile. Cet acide gras est souvent mis en avant pour ses supposés bienfaits antimicrobiens, mais il est également hautement athérogène. En d’autres termes, il contribue à l’accumulation de graisses dans les artères, augmentant ainsi le risque de maladies cardiovasculaires.


Contrairement aux acides gras insaturés présents dans l’huile d’olive ou de colza, les graisses saturées de l’huile de coco ont un effet délétère sur les niveaux de cholestérol LDL (le "mauvais" cholestérol). Plusieurs études ont montré que consommer régulièrement de l’huile de coco peut conduire à une augmentation du cholestérol LDL, ce qui favorise l’athérosclérose et, par conséquent, les maladies cardiovasculaires.



Les bienfaits de l'huile de coco

Les bienfaits de l'huile de coco
  • Énergie rapide : Grâce à la présence d’acides gras à chaîne moyenne, l’huile de coco est rapidement métabolisée et utilisée comme une source d’énergie. Elle est souvent utilisée par les sportifs ou dans des régimes spécifiques comme le régime cétogène.

  • Propriétés antimicrobiennes : L’acide laurique contenu dans l’huile de coco a des effets antimicrobiens. Utilisée de manière topique ou interne, elle pourrait contribuer à combattre certaines infections bactériennes et fongiques.

  • Hydratation de la peau et des cheveux : En dehors de l’alimentation, l’huile de coco est couramment utilisée en cosmétique pour ses propriétés hydratantes et nourrissantes.



Les fausses croyances autour de l’huile de coco

Les fausses croyances autour de l’huile de coco
  • L’huile de coco fait-elle maigrir? L’idée que l’huile de coco aide à perdre du poids est très répandue, notamment en raison de ses acides gras à chaîne moyenne, censés être rapidement utilisés par l’organisme comme source d’énergie. Cependant, aucune étude sérieuse ne confirme cet effet. Au contraire, comme toutes les graisses, l’huile de coco est très calorique (environ 900 kcal pour 100 g), et une consommation excessive peut entraîner une prise de poids.

  • L’huile de coco est bonne pour le cœur ?Cette croyance repose sur des données limitées et souvent mal interprétées. L'acide laurique, principal composant de l’huile de coco, est en réalité un acide gras saturé athérogène. Contrairement aux acides gras insaturés, qui ont un effet protecteur sur le cœur, l’acide laurique contribue à augmenter le risque de maladies cardiovasculaires.



Impact environnemental : Un lourd bilan écologique

Impact environnemental : Un lourd bilan écologiqueImpact environnemental : Un lourd bilan écologique

L’engouement mondial pour l’huile de coco ne se fait pas sans conséquences pour la planète. Sa production repose essentiellement sur des plantations de cocotiers situées dans les régions tropicales comme les Philippines, l’Indonésie ou l’Inde. Cette demande croissante entraîne la déforestation, la destruction des écosystèmes et la perte de biodiversité dans ces zones.

En outre, la production d’huile de coco soulève des questions éthiques concernant les conditions de travail des agriculteurs, souvent sous-payés. Le transport de cette huile sur de longues distances jusqu'aux marchés européens ou nord-américains ajoute également une importante empreinte carbone.



Comment choisir ses huiles ? Optez pour des alternatives locales

Comment choisir ses huiles ? Optez pour des alternatives locales

Dans un contexte où l’impact environnemental est un critère de plus en plus pris en compte, il peut être judicieux de revenir à des alternatives locales, comme l’huile d’olive, l’huile de colza ou l’huile de noix. Ces huiles sont riches en acides gras insaturés, bénéfiques pour la santé cardiovasculaire, et sont produites localement, ce qui réduit leur empreinte carbone.

De plus, certaines huiles bénéficient de labels de qualité, comme le label Bleu-Blanc-Cœur, qui garantit une production respectueuse de l’environnement et des animaux, favorisant une meilleure teneur en oméga-3 dans l’alimentation.



Conclusion : Revenir aux huiles locales et de saison

Conclusion : Revenir aux huiles locales et de saison

L’huile de coco, malgré sa popularité, n’est pas sans risque pour la santé, notamment en raison de sa teneur élevée en acides gras saturés, dont l'acide laurique, particulièrement athérogène. Si vous l’utilisez, faites-le avec modération. Toutefois, il est préférable de privilégier des huiles locales et de saison, comme l’huile d’olive ou de colza, qui sont plus respectueuses de l’environnement et meilleures pour votre santé.


 

Amandine MUSSEAU - Diététicienne Nutritionniste - ©

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